Système de poste pour les réfugiés via l'Ambassade d'Espagne - 1915-12-01
Transcription :
industrielles du Nord et de l'Est mobilisés dans les usines et leurs familles ; tous ceux de ces derniers dont les femmes et les enfants avaient été évacués dès le début ou avaient fui devant la horde ennemie ou encore plus récemment avaient été rapatriés par l'Allemagne, ont en effet demandé et obtenu leur installation au Creusot. Combien est pénible de sentir chez ces déracinés, chez ceux surtout, nombreux, qui n'ont aucune nouvelle des leurs depuis le début de la guerre, l'obsession du pays ! Les efforts les plus variés sont tentés avec une persévérance vraiment méritoire pour correspondre avec les absents. Des agences véreuses exploitent, en Hollande notamment, le désarroi de ces exilés ; elles offrent moyennant 5 ou 10 francs de donner des nouvelles de la femme restée au pays et en effet font savoir, un mois après l'envoi des fonds, que la femme se porte bien, que la ville de......... n'a pas trop souffert de la guerre. Réconforté pendant quelques jours, le demandeur ne tarde pas à apprendre que le même cliché a été servi à un camarade ; il doute..... et bientôt, par un faisceau de preuves, acquiert la conviction qu'il a été " roulé ". Parfois cependant une lettre authentique perce le mur dont la barbarie d'outre Rhin a entouré une partie de la France et la Belgique. Mais ces fuites sont rares, bien rares, de plus en plus rares ; l'allemand garde avec une jalousie féroce ses victimes. Lorsque, au 1er décembre 1915, une première note parut dans les journaux portant que les réfugiés pouvaient par l'entremise de l'Ambassade d'Espagne avoir des nouvelles des leurs en s'adressant au Ministère des Affaires étrangères, cette