Réunion municipale pour la création d'une boucherie coopérative - 1916-02-20
Approbation des statuts de la boucherie coopérative - 1916-02-27
Cinq boutiques de la boucherie coopérative en ville - 1916-03-18
Transcription :
préparatifs, M. le Maire donna ordre d'aménager une case de l'abattoir en vue d'un abattage municipal ; il prit ses dispositions pour avoir trois boeufs dès le premier jour de la crise, s'assura un local de vente et un vendeur ; en même temps prenait corps parmi les ouvriers du Creusot, surexcités contre les agissements de la boucherie, le projet de fondation d'une boucherie coopérative. Ajoutons qu'une seule bouchère, Mme Potherat, rue d'Autun, avait déclaré vouloir se conformer à la taxe et avait de la sorte attiré chez elle une clientèle inaccoutumée. Les récalcitrants eurent vent des mesures préparées et en furent décontenancés ; ils prirent peur et, obligés aussi de suivre l'exemple de Mme Potherat, ils vendirent du boeuf, à un prix supérieur d'abord, puis au prix de la taxe, non sans récriminer, non sans lancer des mots désagréables aux clients qui exigeaient le respect de l'arrêté municipal et auxquels il était répondu " Allez en demander au Maire, je n'en ai pas ". Mais la soumission des bouchers fut tardive ; elle ne fut ni assez loyale, ni assez sincère. Et si M. le Maire accepta en souriant toutes ces levées de couteaux, heureux naturellement de n'avoir pas à assumer les ennuis et la responsabilité de la boucherie municipale envisagée, les ménagères furent moins calmes et le projet de fondation d'une boucherie coopérative prit corps, encouragé, hâtons-nous d'ajouter, par la Mairie. Le 20 février la salle des réunions de l'Hôtel de Ville n'était pas assez vaste pour contenir toutes les personnes qui venaient assister à une réunion préparatoire ; le 27 février les statuts de la coopérative étaient approuvés et le 18 mars cinq boutiques