Transcription :
le dernier, puis qu'ensuite ce serait la Victoire, ce serait la Paix, la Paix française, l'écrasement définitif et sans retour de la hideuse bête allemande, la vengeance de nos chers morts, le retour au foyer de nos enfants. La perspective d'une élévation des cours, jointe aux raisons d'ordre moral, avaient triomphé de toutes les hésitations. EPIDEMIES - La situation sanitaire se maintint bonne jusqu'à l'apparition de l'épidémie de grippe de septembre à novembre 1918. Il y eut au maximum 11 décès en une journée par grippe ; la moyenne s'est maintenue longtemps à 5 ou 6 ; le nombre total des victimes a été de 147 personnes, dont la plupart âgées de 18 à 35 ans. " Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés ". En octobre il a été enregistré 87 décès par grippe et 51 en novembre. Chaque famille comptait un ou plusieurs malades et la population commençait à s'affoler, lorsqu'au début de novembre l'épidémie diminua rapidement d'intensité et disparut comme par enchantement du 5 au 10, de telle sorte que la signature de l'armistice semble avoir emporté au loin jusqu'au souvenir de cette désagréable visiteuse. SITUATION ECONOMIQUE - FARINE - La Municipalité a pourvu seule à l'alimentation de la boulangerie en farine. En octobre 1917 nous pûmes, après plusieurs mois de pourparlers avec l'Administration supérieure, mettre sur pied une régie du ravitaillement civil, régularisant ainsi une gestion extra réglementaire, semblable à celles qui ont dû être improvisées partout. Nous avons dû reconnaître combien il est difficile d'obtenir les liens que l'Administration prétend imposer et combien ces liens paralysent tout mouvement, toute initiative. Que de fois nous avons reçu des marchandises