Un évêque réformiste à Autun
Gabriel de Roquette
La publication de ce zoom fait suite à une demande de recherche du Centre de recherches et de restauration des musées de France relative au testament et à l'inventaire après décès de Gabriel de Roquette. Le C2RMF a récemment restauré un tableau de Jean Jouvenet représentant l'Annonciation, aujourd'hui conservé par le Musée Rolin à Autun. Un article du C2RMF à ce sujet paraîtra prochainement.
Le testament de Gabriel de Roquette ainsi que celui de Bertrand de Sénaux, son successeur, sont consultables en ligne sur le site des Archives départementales, dans la rubrique Trésors d'archives.
Né à Toulouse vers 1624, Gabriel de Roquette est issu d’une famille de parlementaires.
Vers une nomination épiscopale
Grâce à sa tante Marguerite de Sénaux, proche de la reine Anne d’Autriche, Gabriel de Roquette fait son entrée à la cour où il s’attache aux Conti. Allié à la princesse de Condé, Charlotte-Marguerite de Montmorency, pendant la Fronde, il retrouve la cour suite au traité des Pyrénées en 1659 et au pardon royal. Il prononce l’oraison funèbre d’Anne d’Autriche suite au décès de la reine-mère.
Il est nommé évêque d’Autun par Louis XIV le 1er mai 1666 à l’âge de quarante-deux ans et occupera cette charge jusqu’en 1702.
Construction du grand séminaire
En décembre 1666, le roi enjoint les évêques de France à fonder des séminaires dans leurs diocèses. Cette idée, déjà mentionnée lors du concile de Trente, vise à rétablir une certaine discipline au sein du clergé.
Sensible à cette démarche, Gabriel de Roquette entame donc des travaux pour la construction d’un séminaire à Autun dont la première pierre est posée en 1675 sur un terrain surplombant l’amphithéâtre romain. Les travaux, achevés en 1679, sont dirigés par l’entrepreneur Totin selon des plans dressés par l’architecte royal Daniel Gittard (1625-1686) pour les bâtiments, et André le Nôtre (1613-1700) pour les jardins.
Le grand séminaire accueille alors des enfants à partir de douze ans, déjà instruits, ainsi que des prêtres désireux de réaliser une retraite spirituelle pour renouer avec Dieu. Un petit séminaire lui est adjoint quelques années plus tard afin de proposer l’apprentissage du latin aux enfants souhaitant entrer au grand séminaire.
L’établissement, pillé au cours de la Révolution française, ferme ses portes en 1791. Un petit séminaire est de nouveau installé dans les locaux à partir 1813 jusqu’à sa réquisition par l’Etat en 1885 pour y établir une école de cavalerie, remplacée par une école militaire en 1921. Cette école prendra le nom de Lycée militaire en 1983.
Des écoles pour les enfants
Des visites épiscopales régulières amènent Gabriel de Roquette à constater le manque d’instruction religieuse des enfants dans les paroisses de son diocèse. Il entreprend alors d’établir dans chacune d’elles une école de filles, une autre de garçons. Les personnes souhaitant tenir ses établissements doivent désormais obtenir l’approbation de l’évêque et s’engager à respecter les différents règlements établis par lui et rassemblés dans un recueil d’ordonnances publié en 1685.
Etat partiel des sources conservées aux Archives départementales concernant Gabriel de Roquette et le grand séminaire d’Autun :
- G 248/1 : ordonnance de Gabriel de Roquette pour l’établissement du Grand séminaire d’Autun (6 octobre 1667)
- 9 G 45 : dossier relatif à la construction du Grand séminaire d’Autun dont plan dressé par Giraud selon ceux de Gabriel de Roquette
- BH 76 - 77 : Un évêque réformateur sous Louis XIV, Gabriel de Roquette, évêque d'Autun, Tome 1 et 2 (1876)
- BH 898 : Le Grand Séminaire d'Autun