Pour un corps en bonne santé

Pour un corps en bonne santé

Création d'un service de consultation gratuite pour les nourrissons (3X 1049, 1923-1927)

En 1923, un décret a reconnu d’utilité publique le service de consultation gratuite des nourrissons installé à Mâcon, qui avait pour but de soutenir les mères dans les soins apportés à leur enfant dès les premiers mois de vie. Ce service était une annexe de l’œuvre mâconnaise de préservation de l’enfance, association elle-même rattachée à l’œuvre de Grancher (créée en 1903), qui proposait de placer les enfants des villes à la campagne afin de les préserver de la tuberculose.

Maladie infectieuse touchant le plus souvent les poumons, la tuberculose a été longtemps considérée comme une maladie incurable. C’est Robert Koch (1843-1910) qui a mis en évidence la bactérie responsable de la maladie. Si son mode de transmission restait mal connu, les médecins recommandaient tout de même souvent à leurs patients de voyager afin de changer d’air.

Les premiers sanatoriums, chargés d’accueillir les malades, ont été créés dans la seconde moitié du 19ème siècle. Le vaccin, établi par Albert Calmette et Camille Guérin, est instauré à partir de 1921 sous le nom de BCG (Bacille de Calmette et Guérin).

 

Pour aller plus loin : Exposition virtuelle « La Protection maternelle et infantile en Saône-et-Loire »

Cartes postales des thermes de Bourbon-Lancy (6 Fi 436 et 447, 20ème siècle)

L’utilisation de l’eau de source dans un but thérapeutique est attestée à Bourbon-Lancy dès l’Antiquité. Le nom de la ville provient de Borvo, génie des eaux et des sources assimilé à Apollon.

L’édifice thermal que nous connaissons aujourd’hui est bâti sur les fondations antiques et date de 1807. Il a subi bon nombre d’agrandissements au fil du temps. Les thermes sont alimentés par cinq sources : le Limbe, le Saint-Léger, le Valois, la Reine (qui doit son nom à Louise de Lorraine, femme de Henri III) et le Descures (dont le nom vient d’un intendant des levées de la Loire).

Les eaux sont utilisées en bains, douches et boissons, chaque technique ayant ses propres bienfaits en fonction de la maladie traitée.

Dès le 17ème siècle, les médecins recommandaient à leurs patients atteints de goutte, de problèmes cardiaques ou de rhumatismes, de profiter des bienfaits des eaux thermales de Bourbon-Lancy. On pouvait notamment y croiser la duchesse de Montmorency, Henriette de France ou encore le Grand Condé. Au 19ème siècle, l’établissement a pu compter sur la visite de Guy de Maupassant et Pierre Larousse.

Publicité pour la Pharmacie moderne située à Mâcon (BH ASL, 1903)

 

Située rue Dombey à Mâcon, la Pharmacie Moderne tenue par M. Maillet publie une annonce publicitaire dans l’Annuaire de Saône-et-Loire. Elle propose, entre autres choses pour les soins d’hygiène et du corps, des bandages, de la pommade contre les maladies de peau ainsi que de la poudre dentifrice.

Le Collège de pharmacie a été créé par déclaration royale du 25 avril 1777, scindant les corporations de pharmaciens et d’apothicaires en deux groupes distincts. Les officines de pharmacie ont peu à peu pris le monopole de la vente de médicaments chimiques, au détriment de leurs confrères apothicaires.

Au 19ème siècle, un nouveau courant de pensée s’est développé : l’hygiénisme, qui s’appuie sur les travaux de Louis Pasteur selon lesquels les maladies sont causées par des micro-organismes, cellules vivantes uniquement observables au microscope. Le lavage des mains et la toilette quotidienne sont alors fortement recommandés. Les salles de bains et les toilettes ont peu à peu été aménagées dans les habitations grâce à la mise en place de l’eau courante.

Carnet de recettes tenu par Suzanne Burdin, pendant sa déportation aux camps de Ravensbrück et Mauthausen avec l'élastique indiquant la taille de sa cuisse lors de sa libération (84 J 52 et 54, 1944)

Elastique indiquant la taille de la cuisse de Suzanne Burdin lors de sa libération (84 J 52, 1944)

Suzanne Burdin est née à Mancey (Saône-et-Loire) le 11 janvier 1907. En 1944, mariée et mère de trois enfants, elle réceptionne grâce à son métier de commerçante à Cluny les ravitaillements destinés aux maquisards et confectionne de fausses cartes d’identité.

En l’absence de son mari, résistant également qui a pu s’enfuir à temps, elle est arrêtée chez elle par la Gestapo le 14 février 1944 et est déportée à Ravensbrück puis à Mauthausen. Elle a été libérée le 22 avril 1945 après 14 mois de captivité.

Afin de survivre dans les camps, Suzanne a entrepris la rédaction de carnets de recettes. Elle y note et partage avec ses camarades tout ce qu’elle aimerait manger, cuisiner et qui lui fait envie. C’est sa manière à elle de tenir malgré les conditions de vie inhumaine de sa détention.

De retour en France, Suzanne a d'abord eu envie "d'oublier cette période, d'oublier tout ce que nous venions de vivre […], de retrouver une vie normale" puis, le besoin de dire, l'envie de transmettre, de témoigner se font sentir.

Les Archives départementales conservent le récit de sa vie en déportation (J 651), rédigé en 1983, ainsi que ses trois carnets de recettes, un élastique indiquant la taille de sa cuisse lors de sa libération et différents objets liés à sa vie dans les camps (84 J 52-54).

Cet élastique soigneusement conservé est une trace tangible de cette torture des corps qu’a été le système concentrationnaire nazi.

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