Dix vues à 360 degrés sur Le Creusot en juin 1916
Cette photographie panoramique a été prise du sommet de la grande cheminée des hauts fourneaux, haute de 70 mètres, située en face de l’église Saint-Laurent, avant sa démolition, décidée en juin 1916, qui allait permettre aux Etablissements Schneider de récupérer 200 à 250.000 briques nécessaires à la construction de l’aciérie du Breuil.
Les dix clichés formant ce panoramique restituent l'ensemble du site du Creusot à son apogée.
Ils offrent une vision à 360° sur une partie de l’espace industriel et une partie de l’espace urbain ; elles montrent cette ville, un jour ordinaire du temps de guerre où tout semble calme. Le marché se tient sur la Place Schneider. Ils permettent de présenter quelque peu la ville alors que le journal tenu par Pierre Ferrier ne fournit aucune description de l’espace urbain.
A l'initiative d'Eugène II Schneider (1868-1942), le château de la Verrerie et le parc viennent d'être réaménagés pour permettre l'accueil des hôtes, visiteurs et clients de l'usine. Sur la Plaine des Riaux, au pied des collines, dans un chantier permanent, sont rassemblés hauts fourneaux, cokeries, ateliers de construction, aciéries, modelage, puits de mine... A l'est du quartier du Guide, à gauche du château, s'étendent la ville et les forges à laminoirs entourant le parc de la Verrerie.
La démolition de la cheminée était en cours le 18 juillet 1916, comme on peut le voir sur les deux photographies présentées.
Ces tirages photographiques formant le panoramique ont été donnés à l’Ecomusée à la fin des années 1970 par la famille d’un ingénieur, Alphonse Barberot, ayant participé à la construction de l’usine du Breuil.
Ce panoramique permet de saisir ce qui fait la grande originalité de cette ville : un espace central totalement occupé par les équipements industriels qui forment comme un grand croissant , certains auteurs parlent du fleuve industriel, autour duquel les différents quartiers de la ville ont été progressivement édifiés.
On qualifie aussi Le Creusot de « ville-usine », tant l’urbanisation est ici liée à l’expansion industrielle dont l’origine remonte à la fin du XVIIIe siècle avec la création de la première usine, la Fonderie royale, qui a commencé à fonctionner en 1785.
La ville s’est développée au gré des besoins et de l’installation de la main-d’œuvre, sans plan préalable et sans projet urbain.
Consulter le panoramique (CUCM, Photographies Ecomusée, reproduction D. Busseuil)