Gueules cassées

REV 1314 (extrait)
REV 1314 (extrait)

Edité à partir de 1919, « Le Mutilé », journal dédié aux blessés et victimes de guerre, apporte appui et soutien aux oubliés de la Première guerre mondiale en les aidant à se réinsérer dans la vie civile.


Blessures nobles et traumatismes

En France, à la fin de la Première guerre mondiale, près de 40% des soldats ayant été au front ont reçu une blessure. Cependant, si la plupart des soldats se remettent de celles-ci petit à petit, d’autres ne pourront jamais oublier une guerre marquée au corps : ce sont les mutilés. Dans un pays affaibli, c’est 2 millions d’hommes subissant une invalidité de plus de 10%, 42 000 aveugles et 300 000 mutilés qui reviennent des combats. L’essentiel des blessures est dû aux éclats d’obus et aux balles des Shrapnells contre 1% causées par les armes blanches.

Image de bravoure mais aussi reflet de l’horreur de la guerre, les mutilés sont fêtés comme des héros par les populations de l’arrière. Ils sont la représentation de ceux qui ont sacrifié leur corps pour la patrie. Néanmoins, le regard porté sur ces traumatisés est souvent ambivalent. Si les amputés ou mutilés physiques incarnent la gloire, il n’en est pas de même des tuberculeux dont la maladie n’est pas considérée comme étant une conséquence du combat, des hommes souffrants de folie tenus pour des faibles et des malheureusement célèbres gueules cassées qui provoquent le malaise.

 

Réapprendre à vivre

Afin de se réinsérer dans une société qui ne leur est plus adaptée, les mutilés et victimes de la guerre peuvent compter sur des organismes qui leur sont dédiés. L’Etat organise les soins et les moyens préalablement nécessaires à la reprise de leur activité économique : rééducation, prêts, pensions, droits aux soins médicaux et à l’appareillage, emplois réservés.

C’est alors la société qui s’adapte, à petite échelle, à rendre plus facile la vie de ses anciens combattants : la technologie se met à leur service. On met l’accent sur la solidarité et le rôle constructif que les combattants invalides peuvent encore jouer dans la société et l’économie du pays.


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