Halte aux faux-monnayeurs !

Faux assignat du fonds d'archives de l'hôpital de Cuiseaux (H DEP Cuiseaux 4972)
Faux assignat du fonds d'archives de l'hôpital de Cuiseaux (H DEP Cuiseaux 4972)

L’histoire de la monnaie fiduciaire et des billets de banque en France fut marquée par des échecs avant que ce type de monnaie ne s'impose au cours du XIXe siècle.

A partir de 1789, l’Etat émet un titre d'emprunt afin de permettre l'acquisition des biens du clergé devenus biens nationaux après leur confiscation, les assignats deviennent dès avril 1790 une monnaie fiduciaire utilisée jusqu'en 1796.

Ils sont toutefois relativement simples à falsifier : nombreux sont les ateliers de fabrication clandestins en France et à l’étranger.

Malgré la loi du 10 novembre 1790 qui punit de la peine de mort la fabrication et la mise en circulation d’assignats contrefaits, leur volume en circulation ne cesse d’augmenter.

De cette pratique, les archives récemment classées de l’hôpital-hospice de Cuiseaux gardent une trace. Un faux-mandat repéré dans les documents de la comptabilité générale de l’hôpital aurait servi en 1796 à l’achat de 135 livres de savon auprès du district de Louhans (document conservé sous la cote "H DEP Cuiseaux 4972"). Renvoyé par le responsable du district, il est barré et la mention "faux" a été ajoutée.

Ce type de faux semble faire partie des assignats débarqués par les Anglais et les émigrés à Quiberon le 20 juillet 1795.

Une série de détails permet de distinguer le vrai du faux. Dans ce "jeu des sept erreurs", on peut notamment remarquer la base anguleuse du "U" de "République" ainsi que l’erreur plus flagrante du numéro d’ordre, "711", puisque chaque série ne fut éditée qu’à 500 exemplaires.

Vous pouvez retracer l’histoire de l’hôpital-hospice de Cuiseaux de 1405 à 1951 en consultant en ligne l’inventaire de ses archives .

Pour les affaires judiciaires de fausse-monnaie, les archives du tribunal criminel révolutionnaire (5 L) pour la période 1792-1800 recèlent quelques dossiers de procédures à l’instar de Pierre Mazoyer, accusé de fabrication et distribution de fausse monnaie (9 messidor, 27 juin 1797) (5 L 20) ou Claudine Bousson, femme Argoux, marchande demeurant à Arbois, prévenue de distribution de fausse monnaie (20 fructidor, 5 septembre) (5 L 24). Vous pouvez retrouver l'inventaire des archives du tribunal criminel révolutionnaire de Saône-et-Loire en cliquant ici .

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